Je me suis porté vers les derniers passages des Écrits. Il s'agit de La science et la vérité, datant de 1965 ; ensuite les Écrits sont publiés en 1966. Il me semble que Lacan y décrive les trois expressions qui soient de la personne, ou du sujet humain qu'il identifie : la science, la magie, la religion. Après avoir détaillé la raison pour laquelle il défend que le sujet freudien soit celui de la science introduit par Descartes et évolué jusqu'à Freud, il décrit les positions respectives de la magie et de la religion. Ne serait que sur la magie - et sans me pencher plus loin sur le refoulement des drogues ou leur sublimation à l'origine de toutes religions - j'observe qu'il définit la position du chaman par nulle autre chose que l'incantation de son corps voire les objurgations de la maladie. Il ne semble pas remarquer que le chaman est drogué - c'est à dire qu'il est affecté par une molécule chimique. Le fait n'est pas mentionné une seule fois. Ce n'est pas un oubli - du moins on peut le supposer - parce que Lacan psychiatre psychanalyste aura remarqué qu'à côté de ses collègues qui prescrivent des médicaments sa psychanalyse ne fait usage que de la parole (il y a d'ailleurs assez insisté). On peut donc penser comment pour lui l'affaire est réglée : l'examen du sujet se suffit de l'appareil du langage et il n'y a vis à vis de la psychanalyse, du côté du sujet de la science que l'incantation, la formule, la signification qui distingue le chaman. Néanmoins, comme un cailloux dans la chaussure, la drogue du chaman ne me laisse pas penseur tranquille ; j'ôte donc ma chaussure pour l'observer et le retirer - mais ce n'est pas ça ! ce que j'observe c'est soit une épine, soit une verrue, autant de facteur qui tienne bel et bien à mon pied.
Je veux dire par là que la mise à distance de l'appareil chimique par la psychanalyse est une fiction, une vaine tentative de débarras. Il y a bel et bien un appareil objectif et qui n'est pas que le langage, qui soit opérateur de l'analyse. Le fait que Lacan ignore la drogue du chaman déplace le fait que le même Lacan refoule l'appareil, l'instrument neurologique en cause dans la psychanalyse. Il s'agit de ce que La Sainte Éthique met à son départ, le D2V, chiffre opérateur de l'appareil cybernétique. Du coup, tout ce que Lacan dit au sujet de la science, la magie et de la religion est à prendre et.. à reprendre.
A bon entendeur il sera immédiatement évident qu'il suffira encore de serrer - comme la tortue de Zénon - l'approche de la conclusion, fin de l'ouvrage pour avoir encore plus de précision sur la Demande, l'appel et l'aveu de Lacan quant à ses fautes de conscience : La Science et le vérité se termine sur l'envie du pénis : l'existence du pénis phobique maintenue déplacée et le fétiche sans son point de manque - nous saurons comme ce qui ressort du troudaine quelle est la position de Lacan vis à vis de la drogue.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire